Où en sommes-nous ? : un article d'Aurélien, membre de La Buse, pour la revue l'art même

01/05/2021

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Où en sommes-nous ? Une relecture de Notre condition à l'heure du coronavirus



Notre condition [1] est sorti le 18 février 2020. J’ai achevé son écriture pendant que je participais au mouvement Art en grève aux côtés de centaines de camarades mobilisés à travers toute la France. Le jour de son lancement, j’avais la tête tellement farcie d’assemblées, de débats, d’interviews et de manifestations que je n’étais pas en mesure d’en faire une présentation concluante. Moralement épuisé, le corps parcouru de tensions, je n’avais au fond qu’une envie : que tout s’arrête. Un mois plus tard, nous étions confinés.

Avant de poser un regard critique sur Notre condition, j’aimerais revenir sur le type de travailleurs auquel il s’adresse. La France connaît deux familles d’artistes que l’on a coutume de désigner d’après des régimes sociaux : d’une part les intermittents du spectacle, presque occultés par la notoriété de leur assurance chômage, d’autre part les artistes-auteurs qui constituent une catégorie de la Sécurité sociale. Si la première est connue du grand public, notamment parce qu’elle a su s’imposer à travers des luttes victorieuses, la seconde est plus confidentielle bien que comparable en termes de chiffres [2]. Dans sa forme actuelle, le régime social des artistes-auteurs existe depuis 1975, date à laquelle furent unifiés la Caisse nationale des lettres et le régime des peintres, sculpteurs et graveurs. En matière de moyens et de droits, il est adossé au régime général, c’est-à-dire à celui des salariés. Quand on l’étudie sans s’arrêter aux subtilités administratives que produit tout organisme de protection sociale, on s’aperçoit qu’il n’a rien d’un météore tombé du ciel ni d’un corps étranger doté de propriétés insolites. Cependant, j’ai régulièrement l’occasion de constater qu’il est mal connu, y compris par les premiers concernés. L’un des objectifs de Notre condition était donc d’en parler d’un point de vue politique pour mettre en lumière les points communs entre les artistes-auteurs et le reste de la communauté des travailleurs. Cet effort d’éclairage visait à susciter un élan de défense et d’extension des droits sociaux en favorisant la jonction effective des artistes et du mouvement social.

Pour atteindre ce but, j’ai mené une recherche militante autour du qualificatif d’artiste-auteur, qui en lui-même ne dit pas grand-chose de l’activité des professionnels qu’il désigne. Il s’agit d’une abstraction qui confère les mêmes droits à des travailleurs issus d’univers différents : auteurs de l’audiovisuel, céramistes, écrivains, graphistes, illustratrices, paroliers, performeuses, photographes, plasticiennes, sculpteurs, traductrices, mais aussi critiques, curateurs et installatrices d’œuvres d’art. Beaucoup ne se côtoient jamais, certains même s’ignorent, mais la grande force de cette catégorie est de les rassembler dans une communauté d’intérêts, entre eux d’abord, mais aussi avec les salariés dont font partie les intermittents. Il m’a semblé nécessaire d’insister sur le potentiel unitaire de ce régime pour briser les logiques corporatistes et installer la discussion sur le terrain de la lutte de classes.

Une telle approche suppose que les travailleurs se fédèrent par-delà les questions sectorielles et anticipent l’unification par le haut de leurs conditions. Dans cette optique, il est beaucoup plus facile de comprendre ce qui les rassemble déjà et ce qui les différencie encore. En France, par exemple, l’assurance chômage est une branche de la Sécurité sociale gérée par une entité distincte [3]. Cette configuration, héritée de l’état du rapport de force à la fin des années 50 entre la CGT et l’administration gaulliste associée au patronat, a entraîné toute sorte de conséquences et entravé l’action des bâtisseurs du régime général qui projetaient de l’étendre à tous les travailleurs. Ainsi, les artistes-auteurs n’ont jamais franchi la porte de l’assurance chômage. À l’heure actuelle, bien qu’ils bénéficient d’une assurance maladie et d’une retraite de salariés, ils n’ont pas de revenu de remplacement quand ils sont entre deux contrats et qu’ils ne dégagent pas de bénéfice. Cette carence est loin d’être un détail, tant pour l’ordinaire des personnes concernées que pour leur position dans le champ du travail.

Révélations du confinement

Pour comprendre l’importance de ce point, il faut remonter au moment du premier confinement : le 16 mars 2020, Emmanuel Macron apparaît sur nos écrans et tire le verrou. Dans les semaines qui suivent, l’activité marchande du secteur culturel s’effondre, ce qui produit différents effets en fonction du statut des travailleurs : pour les artistes-auteurs, la situation est critique. Rattachés en catastrophe au fonds de solidarité pour les très petites entreprises (TPE), ils ne seront que 2 à 6 % à bénéficier des mesures d’urgence [4]. Pour la majorité d’entre eux, le bilan se résume à une formule aussi simple que cruelle : pas d’activité, pas de revenus ; pas de revenus, pas de droits. Bien que sévère, cette sentence est incontestable si l’on s’en tient au raisonnement selon lequel le travailleur indépendant ne vaut que s’il est à la tâche. En effet, vu sous cet angle, ce dernier n’a aucune légitimité dans l’ordre de la valeur économique quand il n’est pas en train de vendre une œuvre ou une prestation. Notre rapport au travail et à la rémunération que nous en tirons est façonné par cette grille de lecture. Quelles que soient nos opinions politiques, nous avons toutes et tous en tête une petite musique qui dit : « Si je ne suis pas en train de travailler, je ne suis pas un travailleur ». C’est entêtant et pourtant, bien des conquêtes ont déjà commencé à déconstruire cette croyance.

Revenons aux premiers jours du confinement et prenons le cas des employés mis au chômage technique par la crise sanitaire : la plupart d’entre eux bénéficient de mesures d’activité partielle, ce qui signifie qu’ils vont conserver 84 % de leur salaire en période d’inactivité. Ce dispositif est critiquable, ne serait-ce que parce qu’il est financé par un endettement de l’État que nos gouvernants vont nous faire payer le prix fort, mais il a le mérite d’affirmer un droit au salaire déconnecté de la mesure instantanée de l’activité. Le même principe est à l’œuvre pour les intermittents du spectacle indemnisés qui continuent d’être payés par la caisse de l’assurance chômage alors que les lieux de diffusion sont fermés. Enfin, les fonctionnaires sont certains d’être rémunérés car leur traitement dépend, non pas de la quantification de leur travail à un moment donné, mais d’une qualification qui est un attribut de leur personne. En d’autres termes, leur statut ne s’éteindra pas si leur activité décroît.

Cette revue des conditions sous confinement nous indique la route à suivre : l’un des grands progrès qu’il nous reste à accomplir consiste à détacher le salaire de l’emploi, ou pour reprendre le cas des artistes-auteurs, le salaire du bénéfice individuel. Un tel objectif nécessite de socialiser l’essentiel de la valeur produite dans une caisse unique au fonctionnement démocratique. Cette ambition était inscrite en filigrane dans le projet de régime général de la Sécurité sociale de 1946 [5]. En dépit d’attaques incessantes menées par un personnel politique acquis aux logiques néolibérales, de précieux outils nous ont été transmis et restent opérationnels. Aujourd’hui encore, les entreprises cotisent une partie de leur valeur ajoutée dans une caisse interprofessionnelle qui rembourse les soins médicaux, paie les fonctionnaires hospitaliers et verse la pension des retraités. Calquée sur le même modèle, l’assurance chômage mutualise les ressources à travers une cotisation et maintient le revenu des travailleurs entre deux emplois. Faire du salaire un attribut de la personne n’est donc pas une fiction à ranger sur l’étagère des utopies, mais une dynamique observable que nous pouvons prolonger.

Puissances de l’intermittence

Dépositaires d’une tradition de luttes pour les droits sociaux, les travailleurs du spectacle expérimentent la puissance d’une assurance chômage qui permet d’associer discontinuité des engagements et continuité des revenus. Regroupés au sein des coordinations des intermittents et précaires, ils ne se mobilisent pas pour demander plus d’emplois dans leur secteur d’activité mais pour défendre un modèle d’indemnisation du chômage conçu comme un droit au salaire. À l’heure où j’écris ces lignes, une cinquantaine de lieux de culture sont occupés à travers toute la France. Toujours prompts à dénaturer l’expression de la colère populaire, les médias braquent leurs projecteurs sur la question de la réouverture. Pourtant, le mouvement d’occupation s’est construit de manière explicite autour de la sauvegarde de l’assurance chômage et de son extension à tous les travailleurs précaires. Le 7 mars, un communiqué de soutien aux occupants du théâtre de l’Odéon s’achevait sur ces mots : « Ce que nous défendons, nous le défendons pour toutes et tous » [6].

Pour comprendre l’attachement des intermittents à ce régime, il faut d’abord le considérer comme une percée décisive en matière de déconnexion du salaire et de l’emploi. Dans un ouvrage de référence consacré au sujet, le sociologue Mathieu Grégoire estime qu’un professionnel du spectacle régulièrement engagé peut toucher en moyenne jusqu’à 150 euros d’indemnisation pour 100 euros de salaire direct [7]. Aux yeux des tenants de la « rationalité économique », pour qui toute cotisation est une charge et toute prestation un gâchis, il est inadmissible qu’une portion si importante du salaire soit soustraite au contrôle des employeurs. Par conséquent, leur aversion pour le régime de l’intermittence est totale.

Dans Notre condition, je propose d’enfoncer le clou et d’ouvrir les vannes du salaire socialisé pour desserrer l’emprise du marché sur nos vies. La crise que nous traversons ne fait que confirmer la nécessité de mener cette lutte dont l’issue positive nous épargnerait d’avoir à choisir entre un emploi subi et les minimas sociaux. À l’échelle du secteur culturel, nous pouvons commencer sans tarder par une double extension du régime de l’intermittence, horizontale d’une part, en intégrant de nouvelles catégories de travailleurs comme les artistes-auteurs [8], verticale d’autre part, en abaissant le seuil d’entrée dans le dispositif. La définition des critères d’accès est un enjeu politique : à l’heure actuelle, les travailleurs du spectacle doivent accumuler cinq-cent-sept heures d’emploi sur douze mois pour bénéficier d’une indemnisation. Jusqu’en 1979, la barre était placée deux fois plus haut, à mille heures, ce qui laissait sur la touche la majorité des personnes concernées. En élargissant le périmètre du régime, l’assouplissement des critères d’éligibilité en a modifié la nature. En effet, dans une logique de continuation du revenu, on chemine vers un droit inconditionnel au salaire à mesure que le seuil d’entrée se rapproche de zéro. À l’inverse, plus il est élevé, plus le régime est fermé, potentiellement impopulaire, et plus il aggrave les écarts de revenus entre les travailleurs indemnisés et ceux qui ne le sont pas. Ainsi se dessine un horizon désirable grâce à l’affirmation de la portée subversive de l’assurance chômage.

Bien entendu, cette analyse soulève une question fondamentale à laquelle nous devons nous confronter pour sortir du capitalisme : qu’est-ce qu’un travailleur ? Est-ce un employé qui occupe un poste de travail et met en valeur du capital, un indépendant qui vend des prestations pour dégager du bénéfice, ou est-ce un statut qui nous est attribué de manière automatique, faisant de nous des majeurs économiques ? Si nous décidons de construire collectivement cette seconde option, notre rapport au travail s’en trouvera bouleversé. Projetons-nous un instant dans cette perspective : en tant qu’auteur, si je suis titulaire de mon salaire, je n’ai plus besoin de valoriser la moindre de mes activités ni de monnayer chacun de mes écrits. Ma pratique est protégée de cette fuite en avant. Certes, le travail artistique dans son ensemble est reconnu pour sa contribution à la production de valeur, mais chaque intervention, chaque création considérée dans sa singularité cesse d’être évaluée, soupesée, mesurée à l’aune de sa rentabilité. Pour le dire en des termes simples, mes revenus et mes droits ne dépendent plus du succès de mes œuvres, et mes œuvres n’ont plus à subir les conséquences de ma recherche d’argent.

En écrivant Notre condition, j’ai tenté de m’adresser aux artistes-auteurs pour les convaincre de l’intérêt d’une intermittence envisagée comme ébauche de salaire à vie. Cet exercice ne fut pas sans créer quelques ambiguïtés dont la plus notable est imprimée sur la couverture de l’ouvrage.

Salaire au travail artistique ou salaire attaché à la personne ?

Avant de m’en expliquer, je dois reconnaître que le sous-titre de mon livre a le défaut de masquer la teneur de sa proposition principale. En effet, s’il est bien question de salaire au travail artistique dans le deuxième chapitre [9], l’essentiel de mon raisonnement s’articule autour du salaire à vie dont Bernard Friot nous dit qu’il rémunère des travailleurs et non une activité en particulier. Assis sur une qualification, il sanctionne la capacité de chaque individu à contribuer à la production de valeur, de la même façon que tout citoyen est présumé capable de s’exprimer par le vote et de se présenter à des élections [10].

Dans un texte extrait de l’événement « Tout le monde déteste le travail », Frédéric Lordon défend cette idée en affirmant que « nul ne sait ce qui peut sortir d’une bonne sieste » [11]. À ses yeux, les thèses de Bernard Friot ont le mérite de dévoiler le caractère subjectif de la valeur économique. « Personne ne sachant exactement où [elle] est, dit-il, il est très préférable de présupposer qu’elle est partout. » Sans vouloir remettre en question le potentiel créatif d’un break dans un hamac, il n’est jamais superflu de répéter que le salaire à vie qualifie des personnes et non des occupations. Par conséquent, il n’a pas pour fonction principale de valider la contribution d’une sieste ou d’une installation d’art contemporain.

Dans ce cas, peut-on vraiment parler de salaire au travail artistique ? En un sens, oui. Le salaire à vie ne transforme pas toute activité en travail comme par enchantement, mais il permet de redistribuer les cartes et de contester la notion de production telle qu’elle a été forgée dans le capitalisme. Comme le suggère Frédéric Lordon, la valeur est une convention issue d’un arbitrage. Faire une sieste n’est peut-être pas productif, mais nous devons pouvoir en décider sans que la réponse nous soit imposée par un groupe restreint détenteur de tous les pouvoirs économiques.

Pendant le mouvement Art en grève, notre souci était de nous rendre visibles en tant que producteurs pour mettre en évidence tout un travail maquillé en amour de l’art et passé sous silence par des dispositifs comme l’aide à la création et le droit d’auteur. Nous sommes partis de la situation particulière des artistes pour l’ouvrir à des problématiques transversales et la rapprocher d’une condition générale. L’écriture de mon livre a été marquée par ce choix stratégique. Influencé par ma pratique militante, j’ai tenté d’utiliser le salaire continué pour qualifier un travail artistique bouillonnant mais jamais considéré comme tel. Avec le recul, je réalise que ce parti pris comportait une part d’ambiguïté car le salaire à vie ne saurait se borner à valider la contribution d’une catégorie de travailleurs en particulier. Il vise avant tout l’instauration d’une société d’égaux fondée sur une présomption de productivité. Aujourd’hui, le motif qui sous-tend mon éloge de l’assurance chômage est moins de valoriser ce que font ses bénéficiaires entre deux emplois que de montrer qu’ils sont confirmés dans leur statut quels que soient la nature et le volume de leur activité. En clair, le salaire continué du régime de l’intermittence est un salaire attaché à la personne avant d’être un salaire au travail artistique. Ce n’est que dans un second temps qu’il vient conforter le travailleur dans son activité spécifique. La bivalence du salaire à vie s’exprime donc en ces termes : en instituant un nouveau statut de travailleur, il ouvre la voie à une refonte intégrale de la notion de production.

Production culturelle et production de valeur

Dans un texte récent [12], le chercheur en philosophie Florian Gaité formule une critique du productivisme du monde de l’art. Selon lui, les créateurs devraient être dotés de droits robustes pour avoir la possibilité de « perdre leur temps ». Cette revalorisation des artistes en travailleurs serait une manière de déconstruire la notion de production que nous avons héritée de l’ère industrielle. À ce stade de la réflexion, il peut être intéressant de compléter cette approche du travail centrée sur son aspect concret, c’est-à-dire sur la production de biens. En réalité, la pensée économique repose plutôt sur son caractère abstrait, c’est-à-dire sur la création de valeur. Il est certes important de rappeler que le mouvement ouvrier et les États socialistes ont contribué à la prolifération des marchandises et à l’épuisement des ressources, mais ce productivisme était issu d’une conception du progrès que Florian Gaité qualifie de prométhéenne. De son côté, le capitalisme ne surproduit pas pour améliorer le niveau de vie des populations mais par obéissance à une logique interne. Comme le décrit Marx, une telle économie se caractérise moins par sa production de marchandises que par son processus infini de « valorisation de la valeur » [13]. Ce besoin sans cesse renouvelé de « faire du plus » conduit à fabriquer des biens inutiles, viciés voire nocifs, afin que leur commercialisation rentabilise le capital investi. De ce fait, il ne suffit pas de réformer le travail concret pour transformer la production. Il faut redéfinir la valeur, ce qui implique d’abolir sa pratique capitaliste.

Qu’est-ce qui relève du travail et qui en décide ? Comment est-il organisé et qui en bénéficie ? Si nous voulons vraiment changer notre façon d’être au monde, ces sujets sont incontournables. À l’avenir, les travailleurs de l’art auront sans doute un rôle à jouer dans l’émergence de modèles de « producteurs non productivistes ». Le texte de Florian Gaité pose ainsi les jalons d’une reconfiguration de la valeur économique autour d’activités non extractivistes et non industrielles. Bien sûr, un chantier de cette ampleur dépasse largement le cadre de mes recherches – et c’est heureux, car il est essentiel que Notre condition trouve du relai dans la théorie et dans l’action collective. Au fond, le salaire à vie est à la fois une boîte à outils et un point de convergence. Si nous parvenons à l’utiliser pour unifier nos luttes et pour valoriser le travail des artistes plutôt que la valeur des œuvres, nous favoriserons l’éclosion d’une culture envisagée comme un bien commun, protégée des injonctions du marché et conçue par des travailleurs non pas improductifs, mais autrement productifs.

Aurélien Catin dans l'art même, n° 84.

[1] Aurélien Catin, Notre condition, essai sur le salaire au travail artistique, Riot Éditions, Saint-Denis, 2020.

[2] En 2019, Pôle emploi recensait 276 000 intermittents du spectacle tandis que la Sécurité sociale des artistes-auteurs déclarait 192 546 affiliés. Un chiffre sous-évalué puisque ses gestionnaires dénombraient 270 000 cotisants avant la dernière réforme du régime.

[3] Créée en 1958, l’Union nationale interprofessionnelle pour l’emploi dans l’industrie et le commerce (Unédic) est une structure associative chargée de la gestion de l’assurance chômage.

[4] Estimation du syndicat national des artistes plasticien⋅ne⋅s (SNAPcgt) d’après les chiffres divulgués par le ministère de la Culture.

[5] Bernard Friot décrit ce mouvement de socialisation du salaire et d’émergence de droits économiques dans le premier chapitre de Vaincre Macron (La Dispute, 2017).

[6] Le communiqué intégral est en ligne sur la page Facebook de la coordination nationale des intermittents et précaires : www.facebook.com/CIPcoordnat

[7] Mathieu Grégoire, Les intermittents du spectacle. Enjeux d’un siècle de luttes, La Dispute, Paris, 2013, p. 110.

[8] En Belgique, le « statut d’artiste » (en réalité, un aménagement du statut de salarié et des droits dont il est porteur) permet déjà aux créateurs de bénéficier de la continuité de leurs revenus grâce à l’assurance chômage. Cependant, bien qu’elle soit fondée sur les mêmes principes que le régime de l’intermittence, cette forme de salaire socialisé est soumise à des conditions d’accès beaucoup plus restrictives.

[9] Aurélien Catin, op. cit., « Du salaire pour les artistes », pp. 25-32 : j’y défends une forme de rémunération salariale des activités accessoires.

[10] Bernard Friot, op. cit., p. 123 : « Tous titulaires de notre salaire et de notre outil de travail : chaque personne, à sa majorité, doit être dotée de la capacité de maîtriser son travail et de contribuer effectivement à la souveraineté populaire sur la valeur économique. »

[11] Frédéric Lordon, « Sortir les parasols », lundimatin, n° 132, 8 février 2018.

[12] Florian Gaité, « Post-production. Émanciper l’art du dogme productiviste », l’art même, n° 82, 3e quadrimestre 2020.

[13] Karl Marx, Le Capital, Livre Premier, PUF, collection « Quadrige », 4e édition, 3e tirage, Paris, 2017, p. 172.